Saroya Tinker
Professional Hockey Player, Toronto Six
Executive Director, Black Girl Hockey Club Canada
I have experienced inexplicable and unacceptable things while playing hockey. I have been called names, haven't gotten opportunities, and faced abuse because of my skin colour. Sometimes, I wonder why I give so much to hockey when it gives me so little back. I find myself asking the same question: what's my purpose here?
Until a few years ago, I didn't realize the importance of representation. Growing up in a bi-racial family, I felt as white as I did Black - until I showed up at the rink. When I was playing hockey, I was a Black girl, and there was no mistaking it.
I felt isolated. I didn't understand why I was the only player who looked like me. I needed someone to look up to, a role model who understood my struggles and hesitations towards hockey. I needed to see a physical manifestation of my dreams.
It's not like it wasn't out there - from the Colored Hockey League of the Maritimes to players like Angela James - Black people have revolutionized hockey. However, these stories weren't being told - not even to me. Hockey's roots are Canadian, and white historians wrote most of the sport's records and histories. The result is a notion that resonates throughout it: hockey is for white people.
That's wrong. The roots of modern Canadian hockey originate, in large part, from the influence of Afro-Canadian players. It was Black hockey players in the late nineteenth century whose style of play and innovations helped shape the sport, effectively changing the game. Recently, Black women like Angela James, Blake Bolden, and Sarah Nurse have improved the sport on and off the ice.
Black players have been playing and succeeding for just as long as their white counterparts, and it's crucial for young athletes, especially those who look like me, to know these stories. That's what Uninterrupted Canada's Black Ice sets out to do.
I started Black Girl Hockey Club (BGHC) Canada - the northern contingency of Black Girl Hockey Club dedicated to improving the sport for Black women - as the Executive Director in November 2022. As part of the launch, Uninterrupted hosted a private screening of Black Ice for BGHC mentees, scholarship winners, and community members at the Isabel Bader Theatre in downtown Toronto.
Standing outside the theatre, I watched young Black girls rush to get inside. They were smiling and laughing, with excitement in their eyes and a contagious pep in their steps. They exuded confidence that only comes when like-minded people and friends surround and support you. I never experienced it when I was their age, but I cannot get enough of it now.
As I sat in my seat, I eagerly anticipated the girls seeing themselves and other community members on the big screen and learning more about their history in hockey from educators, players, role models, and more. But, even though the documentary was captivating, I could not keep my eyes off them.
Seeing the girls giggle, smile, and gasp in admiration of the film answered the question I frequently asked myself: this was my purpose, right here.
My purpose is to represent the little Black girls lacing up their skates who haven't been jaded by the sport; the girls stuffing their gorgeous locks in their helmets, wondering if they belong; the Black kids who want to speak up and make changes in hockey.
Representation matters so much more than we'll ever know. As a Black woman playing professional hockey, I mean more than just stats on a scoresheet. I am a physical manifestation of what little Black girls who aspire to play hockey can see, reach, and touch. I am here to talk, listen, and forge a better future for Black hockey players.
They see themselves in me, and I see them in myself. They can be the next Angela James, P.K. Subban, Blake Bolden, Wayne Simmonds, Sarah Nurse, or Saroya Tinker, and they know they don't have to navigate the sport alone. There's a community behind them and a film about them - things are better than they've ever been.
But they can always be better. With Black Ice in hand, we will continue to improve the sport for people who look, sound, and act differently. There's still lots to be done, but the future is brighter than ever - we need to keep pushing forward.
En jouant au hockey, j’ai accumulé des expériences incompréhensibles et inacceptables. On m’a traitée de tous les noms, on m’a refusé des possibilités et j’ai été victime de divers sévices rien qu’en raison de la couleur de ma peau. Parfois, je me demande pourquoi je me donne tellement au hockey alors qu’il me donne si peu en retour. Je me pose toujours la même question : quelle est ma finalité ici?
Il y a encore quelques années, j’ignorais l’importance de la représentation. Ayant grandi dans une famille interraciale, je me sentais tout aussi blanche que noire – jusqu’au jour où je me suis rendue à la patinoire. Quand je jouais au hockey, j’étais indubitablement perçue comme une fille noire.
Je me sentais isolée. Je ne comprenais pas pourquoi aucune autre joueuse ne me ressemblait. J’avais besoin d’un exemple à suivre, quelqu’un à admirer qui comprenait mes luttes et mes appréhensions envers le hockey. J’avais besoin de voir une manifestation physique de mes rêves.
Ce n’est pas comme si cela n’existait pas – de la Colored Hockey League of the Maritimes à des joueuses comme Angela James – les Noirs ont révolutionné le hockey. Cependant, ces histoires n’étaient pas racontées, même pas à moi. Le hockey a des origines canadiennes, et ce sont des historiens blancs qui ont rédigé la plupart des documents et des histoires en rapport avec ce sport. Résultat : le hockey est réservé aux Blancs.
C’est faux. Le hockey moderne au Canada trouve son origine, en grande partie, dans l’influence des joueurs afro-canadiens. Ce sont les joueurs de hockey noirs à la fin du XIXe siècle qui, grâce à leur style de jeu et à leurs innovations, ont façonné ce sport et impulsé sa transformation. Récemment, des femmes noires comme Angela James, Blake Bolden et Sarah Nurse ont amélioré le sport sur la glace et hors de la patinoire.
Les joueurs noirs jouent au hockey et réussissent depuis aussi longtemps que leurs homologues blancs, et il est essentiel que les jeunes sportifs, surtout ceux qui me ressemblent, connaissent ces histoires. C’est ce que Black Ice d’Uninterrupted Canada se propose de faire.
J’ai lancé le Black Girl Hockey Club (BGHC) Canada – la version nordique du Black Girl Hockey Club qui se consacre à l’amélioration du sport pour les femmes noires – à titre de directrice générale, en novembre 2022. Dans le cadre du lancement, Uninterrupted a organisé une projection privée de Black Ice à l’intention des mentorées du BGHC, des lauréates de bourses d’études et des membres de la communauté au théâtre Isabel Bader au centre-ville de Toronto.
À l’extérieur de la salle de théâtre, j’ai vu de jeunes filles noires se précipiter pour entrer. Elles souriaient et riaient, elles avaient des étincelles plein les yeux et un allant contagieux dans leurs pas. Elles respiraient une sorte de confiance qui n’existe que lorsque des amis et des personnes attachés aux mêmes principes vous entourent et vous soutiennent. Je n’ai jamais connu cela à leur âge, mais, désormais, je ne peux plus m’en passer.
En m’installant dans mon siège, j’attendais avec impatience que les filles se voient, ainsi que d’autres membres de la communauté, sur le grand écran et qu’elles en apprennent davantage sur leur histoire dans le hockey grâce à des éducateurs, des joueurs, des modèles, entre autres. Certes, le documentaire était captivant, mais il m’était impossible de détacher mes yeux d’elles.
Le fait de voir ces filles glousser, sourire et rester bouche bée en regardant le film répondait à la question qui me trottait souvent dans la tête : j’ai trouvé ma vocation, là.
Ma vocation est de représenter les petites filles noires qui chaussent leurs patins et qui ne sont pas blasées par le sport, les filles qui fourrent leurs magnifiques cheveux dans leurs casques, se demandant si elles ont trouvé leur place, les enfants noirs qui ont tant de choses à dire et veulent révolutionner le hockey.
La représentation compte tellement plus que nous ne le pensons. Comme femme noire qui joue au hockey professionnel, je suis bien plus que de simples statistiques sur une feuille de pointage. Je suis une manifestation physique de ce que les petites filles noires qui aspirent à jouer au hockey peuvent voir, atteindre et toucher. Je suis ici pour parler, écouter et forger un meilleur avenir pour les joueurs de hockey noirs.
Ils s’identifient à moi, et je m’identifie à eux. Ils peuvent être les prochains Angela James, P.K. Subban, Blake Bolden, Wayne Simmonds, Sarah Nurse ou Saroya Tinker, et ils savent qu’ils n’ont pas à se frayer seuls un chemin dans ce sport. Ils ont une communauté qui les soutient et un film qui parle d’eux – les choses sont meilleures qu’ils ne l’ont jamais été.
Mais les choses peuvent toujours être meilleures. Avec Black Ice en main, nous continuerons à améliorer le sport pour les personnes dont l’apparence, la voix et le comportement sont différents. Il nous reste du pain sur la planche, mais l’avenir n’a jamais été aussi radieux – nous devons persévérer.